Bon bon bon je suis là ! Oui je sais, j’ai un peu de retard, mais quoi, ça vaut la peine non ? Mouais…peut-être que cette histoire ce nous intéresse pas tant que ça, mais là ça va devenir intéresse ! Oui oui, car vous voyez, notre petite Ondine préférée à décider de partir dans une périlleuse aventure dans le désert ! Avoué qu’il faut être un peu fou ! À vous de voir. Je m’arrête de bavarder inutilement et je vous raconte !

Dydrella avait été sauvé, mais elle ne se sentait pas encore libre. En effet, comme elle n’avait pas d’argent, elle était dépendante de sa maitresse. Elle aimait la servir en échange du gite et du repas, cela l'a rendait heureuse d’avoir l’impression d’être utile. Mais elle s’était vite rendu compte qu’elle était inutile, après tout, elle ne savait même pas cuisiner et il n’y avait pas beaucoup de ménage à faire. Sa maitresse s’occupait déjà d’elle-même et elle n’avait pas besoin d’une servante. Elle avait dit à Dydi que celle-ci pouvait partir quand elle le désirait, mais pour aller où ? Sans argent ? Sans métier ? Elle n’avait aucune idée par où commencer, mais cela ne l’empêchait pas de rêver. Dydrella souhaitait réellement pouvoir recommencer à faire des bijoux un jour, mais ce n’était pas près de se réaliser !

Un jour, alors qu’elle faisait les courses pour sa maitresse, elle rencontra un vieil homme mendiant. Ayant encore beaucoup de pièces sur elle, elle lui en donna deux. Celui-ci la remercia et lui dit un étrange message : si tu prends le chemin du désert, tes vœux seront réalisés. Elle le fixa longtemps, ne comprenant pas trop, puis elle prit le chemin du retour, pensive, se disant que le vieil homme était surement fou.

Pourtant, quelques jours plus tard, elle avait un sac sur le dos plein de provisions, une poche pleine d’argent, une boussole offerte par sa maitresse et des vêtements d’homme du désert sur le dos. Elle avait tenté de camoufler son sexe le plus possible afin de se protéger de ceux qu’elle pourrait rencontrer et qui pourraient avoir de mauvaises intentions, sachant qu’elle était une femme. Elle avait même pris la décision d’acheter une épée, alors qu’elle ne savait même pas s’en servir. L’homme qui le lui avait vendu lui avait paru sympathique, même s’il lui avait fait un peu peur avec sa carrure grande et musclée. Depuis ses expériences du dernier mois, la gent masculine lui faisait peur. Elle préférait donc l’éviter le plus possible.

Surement que comme moi, cher public attentif, vous vous dites, quelle idiote ! Écouter un vieux fou, s’armer et s’habiller comme un homme, sans avoir l’expérience du combat et partir dans le désert toute seule ! Une mission suicidaire plutôt ! En même temps, on est d’accord pour dire que les gamines, ça fait parfois des choses un peu absurdes. Et puis, elle avait quoi à perdre ? Bref, je continue.

Étonnamment, tout se passa plutôt bien. Elle rencontra un groupe d’hommes revenant de la chance. Ils lui demandèrent ce qu’un gamin faisait si près des déserts et elle leur répondit tout simplement qu’elle était à la recherche de son frère disparue dans le désert il y a longtemps. Les hommes éclatèrent de rire et lui conseillèrent de laisser tomber l’idée. Dydrella haussa les épaules. De toute façon, elle n’avait aucun frère. En même temps, elle se dit que si elle en avait un, elle n’aurait pas hésité à partir à sa recherche. Elle avait inventé cette drôle d’histoire après avoir entendu des hommes saouls passer en racontant que beaucoup de personnes disparaissaient dans le désert et que parmi celles-ci, beaucoup étaient des membres de familles cherchant leur proche.

De quoi décourager quelqu’un non ? Moi personnellement, ça ne m’aurait pas donné envie de continuer mon chemin. Mais la jeune demoiselle, elle, avait plutôt le sentiment que de toute façon, personne ne viendrait la chercher et personne ne s’ennuierait d’elle.

Lorsqu’elle eut une heure de chemin de fait dans le désert, Dydrella commença à ressentir les étourdissements dus à la chaleur. Le soleil de plomb, malgré l’épaisseur du tissu placé sur sa tête, lui donnait un mal de crâne horrible. Elle s’encouragea en se disant que son corps finirait bien par s’habituer à cette différence de climat. Après une journée entière passée là, alors que le soleil commençait à baisser, elle sentait ses jambes trembler et demander de faire une pause. Elle se dirigea vers un coin ou deux buissons semblaient se serrer l’un contre l’autre pour ne pas s’envoler. L’ondine se glissa entre les deux buissons et installa une petite tente de fortune qui tenait à l’aide de son épée plantée dans le sable au milieu du carré de coton. Elle alla à l’extérieur secouer ses vêtements et son sac remplis de sable, soucieuse de garder son petit coin passablement « propre ». Elle retourna à l’intérieur et s’emmitoufla dans des couvertures. Elle mangea une pomme, des noix, but quelque gorgé d’eau et s’installa finalement pour dormir.

Épuiser par trois journées de marche dans la forêt et une autre dans le sable, la gamine s’endormit rapidement, d’un sommeil profond. Bien courageuse la demoiselle de se laisser ainsi aller au sommeil, alors que les dangers pouvaient rôder. Moi qui ne suis jamais allé dans le désert, je connais bien les Scorpides souvent entrainer par les sorciers pour en fait des montures effrayantes. Ces créatures géantes aussi appeler Dragon du désert qui peut vous cramé en quelques secondes d’un jet de flamme ou vous faire dire adieux au soleil en vous attirant sous le sable pour vous faire mourir lentement d’asphyxie. Pas de quoi de rassurant selon moi. Peut-être que Dydrella, elle, n’en avait jamais entendu parler ?

Par chance pour elle, ce n’est pas cela qui l’a réveilla de très bon matin. Où était-ce toujours la nuit ? Encore, ensommeiller la jeune fille n’arrivait plus à se retrouver dans sa tête. La réponse vient vite quand elle retrouva la vue. Elle avait dû frotter ses yeux, le sable s’étant accumulé sur ses paupières pendant la nuit. Ce qui l’avait réveillé était des pas, les pas d’une seule personne. Une personne qui s’approchait dangereusement de sa tente. Dydrella empoigna l’épée qui soutenait la tente et se leva d’un coup, la retira de dans le sable. Elle tira un grand coup sur le tissu qui lui avait servi de toit pendant la nuit et fit face…au vide.

Elle se retourna. La personne était là. Et la personne était une fille. Une fille, dont les yeux lui semblaient très familiers.